Le tardigrade, animal microscopique mais indestructible !

En classe et de manière impromptue (comme cela vous arrive de temps en temps), un de vos camarades a demandé : « Mais c’est quoi un tardigrade ? Cela existe-t-il vraiment? ». Nous avons fait un petit aparté en classe mais je pense que ce sujet mérite d’être traité et qu’il peut vous intéresser !

Le tardigrade est un eucaryote, un animal et un panarthropode (exosquelette plus ou moins rigide).

Ils sont considérés comme les organismes possédant les capacités de résistances les plus élevées sur Terre.

Mesurant de 0,1 à 1,2 millimètre, ils ressemblent à de petits oursons avec quatre paires de pattes et une paire d’yeux. Les tardigrades possèdent des muscles, des neurones, un intestin et également des microbiotes, qui commencent seulement à être étudiés !

On sait qu’ils sont sur Terre depuis près de 500 millions d’années, ce qui en fait des organismes ayant survécu à cinq extinctions majeures d’organismes vivants !!!

Au début de leur histoire, tous les tardigrades étaient marins. Les espèces terrestres d’aujourd’hui en ont conservé une mémoire, qui se traduit par une fine pellicule d’eau permanente sur leur corps. Elle leur indique s’ils peuvent poursuivre ou non leurs activités sans risques, telles que la recherche d’alimentation ou la reproduction.

Près de 1 338 espèces de tardigrades sont connues aujourd’hui, lesquelles peuvent peupler tous les milieux de la planète depuis les fonds océaniques (-4 690 m) jusqu’aux plus hauts sommets terrestres (+6 000 m). Près de nous, on peut facilement trouver des tardigrades cachés dans les mousses, sur les arbres ou les pierres.

En quoi sont-ils si résistants pour qu’ils puissent vivre dans autant de milieux et depuis aussi longtemps ?

Résistance à la sécheresse :

Ainsi, en période de sécheresse, la déshydratation conduit le tardigrade à perdre la quasi-totalité de l’eau qui le compose (95 %) et près de 40 % de son volume initial. Sous cette forme rabougrie, le tardigrade s’installe en cryptobiose, une forme de vie très ralentie au cours de laquelle aucune activité biologique n’est détectable. Ce cryptobiote permet au tardigrade de patienter jusqu’à ce que l’eau réapparaisse (et d’être transporté dans les plumes d’oiseaux etc…) .

Résistance à la chaleur :

Grâce à la cryptobiose, certaines espèces ont survécu à la température de l’hélium liquide, -272 °C (plus froid que la surface de Neptune qui est de -218 °C) ou encore à une chaleur de +151 °C (proche de la température de surface de Mercure, +169 °C).

Résistance aux rayonnements :

Grâce à la cryptobiose, les irradiations provenant de diverses sources ne semblent également que peu les affecter. Ils sont ainsi capables de résister à des doses de rayons X de 5 700 gray (Gy) et à des doses de rayons gamma de 5 000 Gy, alors que les doses mortelles pour les êtres humains sont respectivement de 8 Gy et de 4 Gy.

Résistance à la pression :

Sachant qu’au niveau de la mer, la pression est de 1 atmosphère, rappelons qu’un diamant se forme sous une pression entre 39 477 et 59 215 atmosphères (soit 4 et 6 gigapascal – GPa). Or, les tardigrades cryptobiotiques peuvent résister (sans dommages) à des pressions allant jusqu’à 7,5 GPa, alors que des bactéries ultrarésistantes telles que Deinococcus radiodurans, explosent à une pression supérieure à 0,6 GPa.

Record de voyages dans l’Espace :

Par ailleurs, les cryptobiotes de tardigrades détiennent aussi le record de voyages dans l’espace. En 2007, ils ont effectué un séjour de 10 jours en orbite basse (270 km d’altitude) autour de la Terre. Après avoir été exposés au vide spatial, aux rayonnements cosmiques et ultraviolets, ils ont repris leurs activités et commencé à générer des descendants dès leur retour de mission. Les tardigrades ont également participé, en avril 2019, à un périple « de la Terre à la Lune » dans la sonde spatiale Beresheet qui a terminé sa course en s’écrasant sur la Lune.

Les tardigrades possèdent des gènes uniques qui leur permettent de survivre là où la majorité des espèces vivantes périssent. Aujourd’hui, les chercheurs commencent seulement à découvrir les premiers mécanismes de ces résistances, qui ne sont pas communs à toutes les espèces de tardigrades.

Lorsqu’un être vivant est soumis à des rayonnements, des mutations peuvent apparaître sur sa molécule d’ADN. Or, des recherches récentes ont permis d’identifier chez le tardigrade Ramazzottius varieornatus la présence d’une protéine inconnue, la Dsup (pour Damage suppressor), qui serait capable de créer une gaine protectrice autour des chromosomes. Des expériences d’expression de cette protéine Dsup de tardigrades dans des cellules humaines ou végétales ont permis d’augmenter leur résistance vis-à-vis de dommages causés par des rayonnements. 

Pour en savoir plus, voici la source d’information :

https://lejournal.cnrs.fr/articles/les-super-pouvoirs-du-tardigrade

Vive la curiosité !



Cordialement,

Mme VERKEST